LES ARTS PLASTIQUES AU COLLEGE

LYCEE

PROTOCOLE OU ART PROTOCOLAIRE : 
Né avec l'art conceptuel, le protocole artistique est un ensemble de règles que donne(nt) un ou plusieurs artistes pour réaliser leur(s) œuvre(s). Synonymes : « mode d’emploi », « marche à suivre », « recette », « feuille de route »

Problématique : Question de "l'œuvre". 

Machine à dessiner, protocoles ou programmes informatiques pour générer des dessins. 

Trois études de cas avant l'ère du numérique :

les Méta-matics de Jean Tinguely,

les Wall drawings de Sol Lewitt,

les dessins assistés par ordinateurs de Véra Molnar. 

Centre Pompidou, Paris : 

https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cAnpg6p/rKxB6dK

 

Références : Méta-matics, Les machines à dessiner de Jean Tinguely

Les machines à dessiner de Tinguely :

Jean Tinguely, Machine à dessiner, N°3, Relief Méta-mécanique, 1955

Jean Tinguely, Machine à dessiner, N°3, Relief Méta-mécanique, 1955

En 1955, Jean Tinguely réalise trois machines pour produire de manière mécanique des dessins. Elles sont présentées lors de l’exposition « Le mouvement » ; une exposition proposant un état des lieux de l’Art Cinétique. Ces œuvres sont remarquées parce qu’elles ont la particularité d’être une œuvre qui produit elle-même des œuvres. Il en est de même pour les Meta-Matics » qu’il confectionne 4 ans plus tard.

L’artiste nous propose un dessin en devenir, le spectateur complète l’œuvre, alors qu’il était passif face à l’art, il devient acteur de la création, actionnant un système de balancement, un bouton, un bras articulé ou encore en pédalant, comme pour le Cyclograveur.

En 1954, Tinguely dit pratiquer alors, « la peinture abstraite d’une manière désespérée », avant d’en finir, quelques années plus tard, une fois pour toutes avec la peinture et l’abstraction en créant ses Méta-matics, machines à dessiner automatiques, animées par un moteur à explosion. Le célèbre Méta-matic 17, qui fut en 1959 la vedette de la première biennale de Paris, est conservé au musée d’Art moderne de Stockholm où il fonctionne une fois par semaine.

Méta-matic 17, 1959

Jean Tinguely, Méta-matic 17, 1959

 

Les dessins produit sont totalement différents les uns des autres. Il s’agit chez Tinguely d’aborder une nouvelle approche de la réalité.

Ici, Tinguely établit ironiquement un lien entre la machine et l’homme. Il interroge le statut de l’art dont la réalisation devient tributaire d’un mécanisme. L’artiste perdrait-il son pouvoir ? L’oeuvre perdrait-elle son statut d’oeuvre d’art ?

Qu’apporte l’interaction du spectateur ? Le dessin devient-il un acte mécanique ?

Jean Tinguely _Méta-matics.

Peinture exécutée par Jean Tinguely avec l’une des Méta-matics.

 

Jean-Tinguely- Meta-matic N°6-1959

Jean-Tinguely, Meta-matic N°6, 1959

 

Video de Meta-Matic N°10 :

Machine à dessiner

Meta-Matic N°10 de Jean Tinguely

 

Jean-Tinguely- Cyclograveur_1960

Jean-Tinguely, Cyclograveur, 1960

 

Le 12 novembre 1959 : soirée « Cyclo matic » organisée à l’ICA (Institute of Contemporary Arts) à Londres. Il s’agit d’un happening avec coureurs cyclistes et machines à dessiner.

En 1959, la Biennale de Paris est inaugurée par André Malraux, au Musée d’art moderne de la ville de Paris, avec une machine produisant des peintures en série.

Construites en partie à l’aide d’objets de récupération, les «machines» de Tinguely, consciemment imparfaites, refusent le culte de l’objet neuf produit par une société de consommation.

Jean-Tinguely_Cyclograveur_1960

Jean-Tinguely, Cyclograveur, 1960

tinguely_cyclograveur

Jean-Tinguely, Cyclograveur_1960

Jean-Tinguely, Cyclograveur, 1960

« Je ramène la machine à un état plutôt poétique et je fais des commentaires ironiques c’est certain. Je veux faire des farces et attrapes, je veux faire des blagues, je veux être sérieux, je veux provoquer. J’ai fait des machines à dessiner qui étaient uniquement là pour ennuyer les peintres abstraits expressionnistes c’est-à-dire les tachistes qui eux faisaient que ça, faisaient que ça, faisaient que ça. »

Par ses machines à dessiner, Tinguely cherche à illustrer l’idée qu’une œuvre d’art n’est pas une création définitive ni close, mais qu’elle peut être elle-même créatrice, impliquer le spectateur.

Pour en savoir plus sur les machines à dessiner de Tinguely : http://partage-du-sensible.blogspot.fr/2011/10/les-machines-peindre-de-jean-tinguely.html

Happening

Débutant en 1959 et ce sont les premiers événements les plus marquant issus des interventions des dadaïstes new yorkais (Francis Picabia et Marcel Duchamp). La démarche : immerger le spectateur dans l'oeuvre d'art. Allan Kaprow organise ses événements dans l'idée d'une participation maximale du public. Plusieurs happenings de répéteront, actions en série,  et Allan Kaprow laisse la liberté à chacun de les réactiver (les refaire) comme dans la vidéo, tournée à la Fondation Tapiès, à Barcelone, Espagne, en 2014.

Voir le document en pdf : Les Happenings d'Allan Kaprow.

Son projet le plus connu est "18 Happenings in 6 parts"

Les 18 Happenings en 6 parties, sont organisés en 1959 à la galerie Reuben de New York, ils constituent une sorte de légende. Historiquement considérée comme la « première » d'un genre nouveau, cette manifestation artistique n'en fut pas moins précédée par les soirées futuristes dans les années 1910, ou certaines frasques dadaïstes comme le scénario, les décors et les costumes de Picabia pour le ballet Relâche créé sur une musique d'Erik Satie en 1924. Ces événements, programmés les 4, 6, 7, 8, 9 et 10 octobre 1959, à 20 h 30, à la fois improvisés et parfaitement mis en scène par Kaprow, marquent cependant un point de non-retour, au-delà duquel les limites traditionnellement attribuées à différentes formes d'expression (peinture, danse, musique, théâtre, poésie) implosèrent définitivement. La conception des 18 Happenings intensifiait également une participation potentielle de l'auditoire qu'il s'agissait de libérer de son rôle de spectateur passif. En ce sens, les strictes instructions distribuées à leur arrivée aux participants des 18 happenings en 1959 (différents placements leur étaient imposés entre chaque scène, et il leur était demandé de ne pas applaudir) semblent relever de la contrainte plus que de l'incitation. Mais, pour Kaprow, elles représentaient un mal nécessaire à la libération finale de l'art et du spectateur telle qu'il la concevait alors dans la réalisation d'un « art totalement nouveau. » Un art, disait-il, qui, tout comme les peintures de Mondrian, « se dissoudrait dans une sorte d'équivalent de la vie ». À ce titre, Kaprow a toujours résisté à l'identification de son œuvre au genredu happening et de la performance.

Les dessins assistés par ordinateurs de Véra Molnar. 

Site Véra Molnar

Sol LeWitt (1928-2007) est connu pour ses sculptures – qu’il nomme structures – dont le cube est le module. Selon les œuvres, ce cube, élément de base du vocabulaire de l’artiste, se multiplie, s’accroît, régresse, s’évide, pour ne laisser apparaître que les arêtes qui le composent. L’esthétique de Sol LeWitt est celle de l’agencement, du processus, qui s’organise, à partir de modules géométriques très simples, sous la forme d’un rythme sériel.

L’artiste américain réalise également des dessins sur papier faits de superpositions de grilles ou des Wall Drawings, des dessins exécutés à même le mur. Attentif, le spectateur peut retrouver toutes les règles qui les régissent. Chaque ligne a été tracée en fonction d’indications précises de longueur, de positionnement, de degré d’inclinaison, etc. 
Un dessin de Sol LeWitt expose ainsi toujours son propre mode de réalisation.

 

Les Wall drawing de Sol LeWitt sont des fresques géantes, abstraites, faites à même le mur dans les lieux d’expositions, réalisées donc in situ, elles représentent souvent des formes simples et géométriques en noir et blanc. Au terme de l’exposition ces oeuvres imposantes sont détruites ce qui leur donne une dimension éphémère.